QUATRIEME
VOYAGE EN AMERIQUE DU SUD
Bonjour à tous,
Difficile d’écrire tout en voyageant.
Depuis mi-janvier nous avons parcouru beaucoup de pistes dans le Sud de
la Patagonie où les rares villes et villages sont éloignés de 100 à 250
km. L’état des pistes ne permet pas des moyennes élevées et la météo ne
nous a pas gâtés. Les liaisons Internet sont rares, souvent lentes et
avec des coupures décourageantes. Quand une liaison est possible nous
écrivons d’abord à nos enfants et souvent le temps nous manque pour répondre
aux nombreux courriels, demandes de renseignements ou messages de soutien
dont nous vous remercions, cela après notre mésaventure de décembre avec
la douane argentine de Puerto Madryn. Pardonnez-nous le retard !
La santé est bonne et le Land roule bien. Nous voyageons à l’économie,
évitons les restaurants et les balades payantes.
En Argentine surtout, tout a beaucoup augmenté et les étrangers ne sont
pas ménagés. La discrimination devient une règle concernant par exemple
le prix du gasoil, qui, dans les villes proches des frontières est vendu
à une pompe différente pour les étrangers et 60% plus cher ! C’est pire
dans les parcs nationaux où les entrées sont maintenant 3 à 5 fois plus
chères pour les étrangers.
Bonne lecture et cliquez sur les photos qui vous intéressent pour les
agrandir.
Et bien sûr, nous vous souhaitons de pouvoir faire un jour comme nous,
si le cœur vous en dit.

En remontant d’Ushuaia, le premier village rencontré est Tolhuin, où les
lupins nous séduisent.

A Rio Grande, nous prenons une piste vers l’est. Les estancias sont assez
nombreuses.
Une belle piste, puis à Bella Vista, après la douane argentine (quelques
maisons) il faut traverser le rio à gué, ensuite Marie-Paule ouvre le
portail pour entrer au Chili. Côté Chili, seulement les maisons de la
douane.

A Cameron, j’ai une pensée pour mes anciens collègues qui travaillent
sur ou pour les rotatives du même nom.
Maintenant que les Indiens ont tous disparu, massacrés par les colons
ou morts de maladies au début du XXe siècle,
il est grand temps de leur rendre hommage !
Cameron est un village d’une bonne vingtaine de maisons. Pas de maternité
mais une ambulance qui permet de gagner Porvenir, le bourg le plus proche,
après 150 km de piste longeant le détroit de Magellan.
Si les cigognes livrent les bébés, le caracara livre peut-être les bébés
guanacos.
Nous prenons une piste vers le sud qui suit souvent le détroit et découvrons
ce bébé guanaco qui vient de naître. Il peine à se tenir sur ses jambes.
Le placenta est là tout près et sa mère crie pour attirer notre attention
sur elle et protéger son petit. Nous n’y touchons pas et continuons sur
cette piste fréquentée paraît-il par quelques rares pêcheurs. Mais personne.
A quelques kilomètres de la fin, la pluie nous rattrape. Vu le mauvais
état de la piste et l’usure prononcée de nos pneus camionnette, nous préférons
faire demi-tour.
Plutôt que longer le détroit nous prenons la piste des
chercheurs d’or, ils seraient encore 5 à récolter
juste de quoi survivre misérablement alors qu’ils étaient plus de 10 000
dans les années 1900 à chercher fortune.
Ils ont labouré toute la région, les tas de cailloux et de terre en témoignent.
Le panneau dit :
"Les
mineurs vivaient dans des abris aux murs et au toit faits de tôle
recouverts de blocs de terre et d’herbe qui constituaient une sorte
de revêtement thermique naturel.
Ils travaillaient le printemps et l’été et quelquefois l’hiver.
En un an de travail difficile ils pouvaient récolter 1 kilo d’or
par personne,
mais la moyenne était de 500 grammes.
Actuellement les chercheurs d’or vivent et travaillent pratiquement
dans les mêmes conditions qu’il y a cent ans." |


Cette antique drague venue à grands frais d’Angleterre n’a fonctionné
que quelques années, de 1904 à 1910.

Supermarché à Porvenir. (Chili)

Magellan a donné son nom au détroit.
Sa statue est au centre de la plaza de Armas de Punta Arenas, ville chilienne
importante et agréable.

La coutume dit qu’en touchant le pied de l’indien Ona, on aura la chance
de revenir.
Marie-Paule l’avait fait en 2004, je n’y croyais pas, mais pourquoi pas
le tenter aussi ?
Un orchestre amateur s’est installé au pied des statues, l’auditoire est
tout ouie !

Heureusement que Movistar (téléphones mobiles) s’est installé ici.
Un dépannage dans cette toile d’araignée doit être difficile.

Près d’un fjord en bord de mer, quelques fleurs sauvages
et des pingouins de Magellan.
(Pinguinera de Seno Otway, près de Punta Arenas)

Papa nandou promène sa jeune couvée.

Coucher de soleil sur le port de Punta Arenas.
Cette ville possède une zone franche où il est possible de faire des achats
avantageux. Nous en profitons pour remplacer nos pneus camionnette qui
n’avaient jamais crevé en 55 000 km par de vrais pneus pour 4x4.

Un abribus confortable est préférable dans ces régions au vent glacial.

En route vers le parc naturel de Torres del Paine, où nous ne passerons
qu’une nuit et une matinée,
découragés par la pluie mais heureux de retrouver Thierry et Muriel et
Greg et Isabelle et leurs enfants.
Nous étions déjà venus ici voici 5 ans.

L’alpaca produit une laine noble, 5 kg tous les 2 ans, mais il est domestique,
contrairement au guanaco,
dont la laine est plus fine encore que celle de son cousin.

Rencontré au bord de la piste à Torres del Paine, le chingue est une sorte
de blaireau.

Rassemblement avant la tonte.

Glacier Perito Moreno.
Nous avons attendu en vain la grosse chute.

Remarquez la différence de niveau entre le lago Argentino à droite et
le Brazo Rico à gauche.
Je reprends la page 116 de notre livre Landandino. Nous disions :
Le Brazo Rico est un bras du Lago Argentino, alimenté par des cours d’eau
et la fonte du glacier.
Celui-ci vient buter contre la péninsule de Magallanes, formant une digue
naturelle de glace,
séparant pour un temps le Brazo Rico du lac Argentino.
Le niveau du Brazo Rico s’élève pendant plusieurs années, pendant lesquelles
l’eau monte de 8 à 20 mètres.
De petites infiltrations se créent qui deviennent tunnels, puis la pression
de l’eau fait sauter le bouchon,
projetant dans le lago Argentino une impressionnante quantité de glace
et d’eau (…).
En 2004 nous avions raté de quelques jours seulement l’explosion du bouchon.
Et nous craignons de le rater encore. Nous dormons dans le Land, face
au glacier. Dans la nuit des grondements énormes nous font penser qu’il
a peut-être cédé et dès 6 h 30 je suis sur place avec mon appareil photo,
malgré le crachin. Beaucoup de blocs sont tombés mais le bouchon ne paraît
pas ébranlé.
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Quelques beaux blocs se détachent, mais le tunnel tient
bon.

Puis la voûte du tunnel s’éboule un peu.
Les petits oiseaux posent pour faire patienter les touristes entre deux
éboulements.

El Calafate était une bourgade voici 5 ans. C’est maintenant une ville
qui se consacre essentiellement au tourisme.
Ses habitants ont doublé, les prix aussi. On y trouve même un casino tout
neuf !
En bonne compagnie au camping avec des motards allemands
et nos amis français retrouvés par hasard.
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