QUATRIEME VOYAGE EN AMERIQUE DU SUD

Sympathique soirée pizza offerte par Bettina, la propriétaire du camping La Florida.

Grand lavage du BerliLand après plus de 7 mois d’immobilisation. On en profite pour rénover la déco.

Nous quittons Villa General Belgrano, étrange petite ville de 6 000 hts (on se croirait en Allemagne) et la vallée de Calamuchita, aux douces collines boisées. La route est sinueuse, puis traverse la pampa « humide », zone de cultures de blé, tournesol et maïs et d’élevage de bovins et ovins.

Jusqu’au dernier jour nous hésitons sur l’itinéraire à prendre pour descendre à la péninsule Valdés, où nous espérons voir quelques baleines retardataires, qui n’auraient pas encore entamé leur migration. Nous pouvions soit partir en direction des Andes, puis obliquer vers l’Atlantique, mais c’est beaucoup plus long, ou bien aller directement plein sud, 1 500 km de lignes droites dans les vastes étendues monotones de la pampa, jusqu’à la péninsule Valdés. C’est ce que nous avons choisi. Finalement bonnes routes asphaltées, vent dans le dos, nous tenions le 110 km/h aisément. Un virage tous les 50 ou 100 km, voire plus, signalé longtemps à l’avance.

Nous doublons beaucoup de convois exceptionnels de matériel agricole neuf, de taille impressionnante, un énorme tracteur ou une moissonneuse tracte une machine ou une remorque, qui tire une caravane de chantier servant d’habitation aux ouvriers agricoles, suivie d’une citerne de gasoil ou d’eau. Et souvent plusieurs attelages de cette sorte se suivent.

Ces investissements sont-ils la conséquence de la hausse du pétrole qui a favorisé l’extension des nouvelles cultures d’agro-carburants, appelés souvent à tort bio-carburants (alors qu’ils n’ont rien de bio mais sont purs OGM). Leur extension au détriment des cultures vivrières a provoqué la hausse des produits alimentaires. Ils ont rapporté énormément d’argent depuis 2 ans aux gros propriétaires terriens et aux multinationales de l’agriculture qui préfèrent produire pour « abreuver » nos véhicules plutôt que pour nourrir les hommes, et qui poursuivent le déboisement et gâchent l’eau utilisée pour l’irrigation !

Début 2008, le gouvernement argentin avait tenté de taxer les profits considérables générés les agro-carburants pour freiner leur extension, mais les géants de l’agriculture ont fait bloquer les routes, empêchant pendant près de 4 mois la circulation des camions, ruinant par exemple des éleveurs de poulets qui ne pouvaient plus les nourrir ni les vendre, des producteurs de fruits ou de légumes. La sécheresse cette année n’a rien arrangé.

Nous sommes rentrés en France en avril et constatons qu’en 7 mois les prix des denrées alimentaires se sont envolés. Comment font les familles modestes pour se nourrir ? Nous ne serions pas étonnés de voir prochainement des gens se révolter.

Nous prenons en stop Saul et Walter, deux jeunes stoppeurs travailleurs saisonniers dans les haciendas.

Le temps se couvre de plus en plus, les éclairs zèbrent le ciel qui s’obscurcit terriblement. Il fait près de 40°. A 17 heures, il fait déjà nuit, d’habitude c’est à 21 heures. Sous l’orage, dans les prairies, les vaches se regroupent en grands troupeaux.

Nous nous installons dans une station-service à Realico. Douches chaudes et gratuites. La nuit, le vent est terrible, pas de doute, nous sommes bien en Patagonie ! Les touristes qui ont équipé leur 4x4 d’une tente de toit ne pourraient pas la déplier. Elle serait vite arrachée.


Le lendemain Route 35 avec pâtures et cultures et pour rompre la monotonie de cette ligne droite à perte de vue nous écoutons le CD « Tous ces mots terribles », hommage à François Béranger.

A San Antonio Oeste, nous faisons le plein de fruits, de légumes et de viande.

Et 20 km plus au sud, nous tombons sur le contrôle sanitaire sur la Ruta 25, dont l’existence nous avait échappé. On s’arrête pour faire cuire nos œufs durs et quelques légumes ainsi que la viande.

Et nous cachons le reste dans la cocotte-minute…

Le paysage devient plus vallonné et agréable à partir de Sierra Grande, près de l’Atlantique.


Nous nous arrêtons pour rencontrer Jan, un courageux cycliste hollandais qui descend de Buenos Aires à Ushuaia.
Il parcourt le monde à bicyclette.

Ici, tout a une autre dimension, y compris le chargement de cette 2CV Citroën.

Pour accéder à la péninsule Valdés, zone naturelle protégée, il faut payer et tant pis pour les étrangers si le tarif est triple !
Sale habitude qui se répand très vite ! 11 Euros pour les non-argentins.

Nous retrouvons l’unique village de la péninsule, Puerto Piramides (600 hts), où nous étions venus il y a près de 5 ans, et au camping municipal Marie-Françoise et Gérard, nos compagnons de voyage sur le Grande Buenos Aires.

Vent marin et température plus agréable..

A l’heure du café, trois camping-cars français s’arrêtent près de nous. Michel et Micheline, Jean-Paul et Jacqueline, Gérard et Gisèle voyagent ensemble, chacun avec notre livre. Nous les avions rencontrés lors d’une assemblée générale de l’association Camping-cars sur les Routes de la Soie et du Monde. Jusqu’à présent, sur 8 équipages français motorisés rencontrés, tous avaient notre livre.

Dimanche 30 novembre

Ce matin nous partons en bateau voir des baleines franches australes. (2 heures en mer.) Elles viennent se reproduire ici de juin à mi-décembre. 12 m de long (= un autobus) et 30 tonnes. Les chercheurs les identifient grâce aux callosités qu’elles présentent sur le corps et la tête et qui sont des parasites. Aujourd’hui il en reste quelques-unes, mais il y a 4 jours, elles étaient encore une trentaine dans le golfe.

Rapidement nous arrivons dans une baie et en voyons une jaillir hors de l’eau et retomber dans une gerbe d’éclaboussures. Elles passent autour de nous, parfois sous le bateau ou le longent à s’y frotter. Elles plongent avec élégance, réapparaissent là où on ne les attendait pas. Une mère et son baleineau et une troisième baleine nous offrent un très émouvant ballet. A bord silence total, l’émerveillement nous coupe le souffle alors que le leur projette un brouillard quand elles remontent. C’est vraiment un moment extraordinaire.

Un petit gars de 4 ans à côté de nous tourne le dos au bastingage, répétant : « Yo no quiero ver a las ballenas ! » (Je ne veux pas voir les baleines !)

80 personnes dans l’embarcation, ça limite malheureusement nos mouvements et nous fait rater bien des photos. Le dimanche n’est certainement pas le meilleur jour, mais nous ne voulons pas courir le risque de manquer les dernières baleines. Après une quarantaine de minutes à les observer, retour à Puerto Piramides. Nous en avons pris plein les yeux. Fantastique !


La péninsule Valdés est grande comme la moitié d’un département français (3 600 km²) et s’étire sur plus de 400 km de côtes. C’est un refuge pour la faune sauvage.

Dans la péninsule quelques estancias où l’on élève surtout des moutons. 3 grandes dépressions situées à 42 m sous le niveau de la mer sont exploitées comme salines.


Un petit oiseau invite à respecter la nature.


Un autre monte dans la voiture, à 50 cm de mes pieds.


Les lions et éléphants de mer.

Le guanaco, lama sauvage, très répandu en Patagonie.

Les pingouins de Magellan sont de petite taille, 45 cm pour 3 kg.

Le nandou est une petite autruche. C’est le mâle qui couve et élève les petits.

Le mara, un curieux herbivore à tête de chien.

Il reste encore ici un lieu pour camper en sauvage, en bord de mer, à Punta Pardelas, mais l’an prochain il ne sera plus accessible. Sera-t-il privatisé comme Punta Delgada, dont l’accès est réservé. Zone privée et hôtel de luxe.

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