QUATRIEME VOYAGE EN AMERIQUE DU SUD

18 octobre 2008 - 23 avril 2009

La température commence à fraîchir, il est temps d’entamer notre migration et de changer d’hémisphère !

Cette fois nous repartons en cargo (c’est notre 4e traversée) pour convoyer le camping-car d’amis qui ont fait le voyage en avion.

Conduire, accompagner, dédouaner et décharger un véhicule qui ne nous appartient pas nécessite un acte notarié afin que tout soit clairement défini.

J’ai chargé moi-même le camping-car au Havre, j’en conserve les clés durant la traversée.

A l’arrivée à Buenos Aires les formalités de douane se feront à bord du navire rapidement et sans frais.

La traversée prend 22 à 35 jours, y compris 8 à 12 escales.

A Buenos Aires nous louerons une voiture pour retrouver notre BerliLand qui nous attend depuis avril en sécurité dans un camping gardé, près de Cordoba, parmi une douzaine d’autres véhicules, la plupart européens et tous beaucoup plus gros et chers que le nôtre !

Nous retournerons en Patagonie pour la 3e fois, espérant voir des baleines à la péninsule de Valdés, puis nous redescendrons à Ushuaia en fin d’année en prenant les pistes que nous ne connaissons pas encore. Nous rencontrerons les populations mapuches, franchirons les cols où les paysages sont sauvages et superbes, chevauchant les Andes et passant du Chili en Argentine et vice-versa. Passer les frontières est très facile (sans visa, sans corruption, sans carnet de passage en douane et gratuitement).

En avril retour en France avec le printemps.

Des soucis de santé maintenant résolus nous obligent tous deux à envisager l’Altiplano avec précaution.

Nous essaierons de tenir notre site à jour avec la complicité de notre fils Laurent.

Vous verrez que voyager est facile ! Alors ne laissez jamais passer l’occasion si elle se présente !

Pendant notre absence nos enfants poursuivront la vente de notre livre.

Bons préparatifs à ceux qui partent bientôt, on en connaît plusieurs, et que ceux qui sont déjà là-bas n’hésitent pas à nous contacter, nous serons heureux de les rencontrer.

Pendant la traversée, il nous sera difficile d’aller sur Internet.

EMBARQUEMENT AU HAVRE

Vendredi 17 octobre

A l’aire de service de camping-cars, près de la capitainerie du port du Havre, nous rencontrons pour la première fois Gérard et Marie-Françoise, futurs passagers avec lesquels nous avions eu de fréquents échanges téléphoniques ou par Internet. Ensemble, nous voyons notre navire, le Grande Buenos Aires entrer au port à la nuit tombante.

Nous stationnons en vue de notre bateau, quai de Bougainville. Dans la nuit, passage de gyrophares. Nous apprendrons qu’un ouvrier du port est mort d’une crise cardiaque, il avait 48 ans.

Nous montons à bord en fin de matinée. Avec précaution, je conduis le beau camping-car qui nous a été confié jusqu’au pont 6 où il est solidement sanglé. Nous connaissons bien le Grande Buenos Aires, il nous a fait traverser l’Atlantique voici 11 mois (en 32 jours et 11 escales). Mais la quasi totalité de l’équipage a changé.

Les deux stewards viennent nous aider à porter nos bagages à l’ascenseur puis à notre cabine au 12e étage, la même que l’an dernier, la 1215. Nous reprenons sans peine nos habitudes.

A midi, nous rejoignons la salle à manger des officiers. A la table voisine, les cinq autres passagers, des Allemands, nous accueillent et se présentent. Voilà qui s’annonce bien.

Klaus et Anne-Laure, retraités, occupent la cabine armateur, véritable appartement avec chambre séparée et salon privé. Ils voyagent beaucoup et font leur 5e traversée avec la Cie Grimaldi, accompagnés de leur précieux coupé/cabriolet Mercedes 500. Très agréables, ils maîtrisent bien le français.

Nos voisins de cabine, retraités allemands mais sans véhicule, descendront à Rio de Janeiro et visiteront le Brésil avec les transports locaux. Sympathiques aussi, lui parle bien français.

Un Allemand part seul, accompagné de sa moto.

A notre table, nous sommes six Français. De suite nous sympathisons et le tutoiement s’impose.

Gérard et Marie-Françoise ont un Land Rover équipé d’une confortable cellule Loge Mobile.

Bernard et Bernadette voyagent en Toyota équipé d’une tente de toit. Ils nous avaient rencontrés au salon du 4x4 de Val d’Isère en août 2007 où nous exposions notre BerliLand et vendions notre livre. Ce sont des habitués de l’Afrique.

Nos compagnons de voyage ont bien sûr déjà lu et « épluché » notre livre.

L’EQUIPAGE compte 31 hommes, dont environ un tiers d’Italiens, un tiers de Roumains et un tiers d’Indiens et Pakistanais. Le capitaine est italien et d’un abord agréable.

Les stewards, italien et indien, sont aux petits soins pour les passagers, font notre cabine, nous servent à table.

La cuisine est excellente, copieuse et variée. Chaque repas commence par un plat de pâtes, toujours différentes, suivi en général de poisson ou de produits de la mer, puis d’une viande accompagnée de crudités ou de légumes cuits. Presque tout est cuisiné à base de produits frais. Nous n’attraperons pas le scorbut ! Souvent du fromage, presque toujours un fruit !

Au Havre nous avons encore pris du retard en raison du décès dont nous parlons plus haut et nous quittons le port dans la matinée du dimanche 19 octobre. Beau temps, mer calme.

Toujours un peu émus et excités en quittant la France, nous devrions revenir dans 6 mois. Il peut se passer tellement de choses d’ici là. Souhaitons que tout aille bien pour tous.

Ce soir, au large de la Bretagne, la mer nous berce un peu, mais dans le golfe de Gascogne, c’est plus calme, beau soleil.

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Lundi 20.

Arrivée le soir à Bilbao. Pour des raisons de sécurité, nous ne sommes pas autorisés à nous promener sur le pont 13, rempli de vieilles voitures dont ces Trabant, petites autos de l’ex-Allemagne de l’Est, probablement pour un collectionneur. Elles seront toutes débarquées à Dakar.

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Mardi 21.

Le départ n’étant prévu que demain, le capitaine nous autorise à descendre à terre toute la journée. Le port est loin de la ville, 25 kilomètres. Avec Bernard et Bernadette nous prenons un taxi jusqu’au musée Guggenheim. Son architecture est très moderne, tout en courbes, le revêtement extérieur est fait de dalles de pierre mais surtout de fines feuilles de titane d’un demi-millimètre d’épaisseur gris mat. Elles sont garanties 100 ans ! Les musées Guggenheim sont au nombre de quatre ici, à New York, à Venise et à Berlin. Peggy Guggenheim, célèbre amateur d’art et collectionneuse américaine, fut l’épouse de Max Ernst, peintre allemand vivant en France, chez qui la mère de Jacques a travaillé. Malheureusement un tiers du musée est fermé au public. Dans de vastes salles nous admirons des peintures, la plupart du XVe au XVIIe siècles, et des sculptures dont plusieurs venant d’Egypte ont 4 500 ans. Mais déception, pas d’œuvres modernes.

Nous déjeunons dans un bar à tapas, dégustons ces petits en-cas froids appétissants et délicieux.

Partis pour visiter la vieille ville, c’est la pluie qui nous accompagne. Mouillés, nous nous réfugions dans un cybercafé qui n’a pas fermé pendant la sieste. C’est en train puis en taxi que nous regagnons le port de Bilbao. Journée décevante à cause du mauvais temps.

A 21 heures, on nous demande de sortir nos véhicules sur le quai. Je n’aime pas ça du tout.

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Mercredi 22.

Temps gris.

On nous appelle cette fois pour rapprocher nos véhicules du bateau, puis une autre fois pour les remonter à bord. Je n’apprécie pas, craignant un pépin avec ce véhicule qui ne m’appartient pas mais tout se passe bien.

Le départ prévu n’a finalement pas lieu. J’en profite pour entreprendre de classer chronologiquement quelques milliers de photos numériques de l’an dernier et pour les renuméroter à la mode anglaise : 080311021 signifie photo prise en 2008, en mars, le 11, et c’est la 21e photo de la journée. On peut en répertorier jusqu’à 999 chaque jour ! Merci Gaby pour tes conseils. Ainsi nous pourrons les archiver plus facilement.

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Jeudi 23.

Beaucoup de matériel et des voitures neuves SEAT ont été chargés, mais le chariot élévateur géant, qui soulève et place les containers à l’intérieur du navire est en panne. Il ne sera dépanné qu’à midi et notre départ repoussé à 21 heures.

Cette fois c’est l’Europe que nous quittons jusqu’en avril.

Nous retardons pour la première fois nos montres d’une heure.

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Vendredi 24.

En longeant la côte nord de l’Espagne, ça bouge un peu, mais personne n’est malade. Parfois des dauphins nous accompagnent.

Exercice d’évacuation du navire. Nous endossons tous, passagers et équipage, nos ceintures de sauvetage et coiffés d’un casque, embarquons dans celui des deux canots qui nous a été désigné. L’espace est compté, nous sommes une vingtaine de personnes dans chaque canot de moins de 7,50 m. Une fois ceinturés, explications sur les rations alimentaires, les réserves d’eau déshydratée et le matériel pour pêcher, puis mise en route du moteur diesel. Chacun est attentif et personne ne plaisante. Ces exercices n’avaient pas lieu dans le passé, pour nous ça a vraiment commencé l’an dernier.

Ce soir, après le dîner, les six Français passent au salon pour visionner à la télé le DVD de Jacques-Victor Mornay et Catherine : Fous de pistes africaines. Une belle aventure récente vécue dans leur Citroën Ami8 de 1970 et de magnifiques images d’animaux prises en Afrique de l’Est, dans des conditions de sécurité parfois limites. Ils ont probablement récupéré ces jours-ci leur antique véhicule dans un container à Buenos Aires pour se lancer cette fois à la découverte de l’Amérique du Sud.

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Samedi 25.

Mer calme, nous avons bien dormi, on file à 19 nœuds, environ 35 km/h. A midi nous passons à la hauteur de Gibraltar. Journée au soleil pour tous les passagers. Ce soir nous devons retarder nos montres d’une heure encore, en raison du retour à l’heure d’hiver en Europe.

Et dire que prochainement nous repasserons à l’heure d’été en Amérique du Sud !

Aperçu des cargos et un petit voilier.

PS. Si vous nous avez lus avec attention, vous avez probablement trouvé une erreur monumentale. N’hésitez pas à nous la signaler, c’est juste pour savoir qui nous lit avec attention…

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Dimanche 26.

Les passagers, et l’équipage qui n’est pas de garde sont invités à visionner des DVD sur la sécurité à bord des navires.

L’après-midi nous passons aux Canaries, entre la Grande Canarie et l’île de Tenerife dont le sommet haut de 3 700 m est impressionnant. Ici c’est aussi l’Espagne et ceux qui possèdent un téléphone portable en profitent pour appeler leurs proches.

Une pensée pour notre fille et son mari qui sont venus récemment ici passer quelques jours de vacances.

Beau temps, pas de vent, mer calme. On se dore au soleil et lecture sur le pont.

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Lundi 27.


Magnifique lever de soleil.

A midi, en parlant avec nos voisins allemands Klaus et Anne-Laure, nous réalisons que nous nous étions déjà rencontrés le 11 mars 2004, à Bajo Caracoles, un hameau de 50 habitants, le « patelin » le plus proche est à plus de 100 km ! Nous y faisions le plein dans l’unique commerce (station-service, épicerie, bar et restaurant). Nous avions échangé nos cartes de visite et c’est en recommençant aujourd’hui que Marie-Paule et Anne-Laure viennent de se reconnaître. Le monde est petit !

Mer calme, soleil et quelques bateaux.

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Mardi 28.

Soleil et chaleur. Des poissons volants puis des dauphins nous accompagnent.


A 13 heures, nous sommes en vue de la côte, au nord de Dakar. La visibilité est bonne cette fois.
Nous doublons quelques îles puis celle de Gorée d’où tant d’Africains sont partis captifs pour le Nouveau Monde.

 


Quelques pêcheurs sur des pirogues nous saluent.

Après un demi-tour savant, sans l’aide de remorqueur, nous sommes à quai à 15 heures.

Les vieilles voitures qui encombraient le pont 13 sont enfin déchargées, au début avec des moyens parfois rudimentaires. Nous allons pouvoir arpenter le pont supérieur et faire de kilomètres à pied…


Quelle est cette poudre blanche déchargée d’un navire puis mise en sacs chargés dans des camions ?
Probablement des brisures de riz.


Le port de Dakar a été réorganisé, tout est maintenant bien rangé, quelle différence avec nos trois précédents passages ici.


Pour limiter les frais de transport, avec de l’astuce on peut charger un maximum de véhicules dans le navire
en occupant le minimum de place.

A Dakar, le port est dans la ville, j’en profite pour chercher un Internet, mais je n’ai pas de francs CFA. Le patron refuse mes euros en pièces et même un billet et me dit que je peux me connecter gratuitement. Au bout de ¾ d’heure, ça a coupé et je n’ai pas voulu abuser en en redemandant. Je me pose la question, quel cybercafé français laisserait un Sénégalais accéder gratuitement à ses messages ?

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Mercredi 29

Nous quittons Dakar à 9 heures. Température 32°. La vitesse du navire, près de 19 nœuds, environ 35 km/h, nous rafraîchit. On retarde encore nos montres d’une heure.

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Jeudi 30 octobre

Petite dégustation bien sympathique offerte par Bernard et Bernadette de noix de cola africaines, aux couleurs magnifiques mais au goût plutôt particulier. Le vin de noix de cola qu’ils ont fabriqué à la maison est un apéritif exotique excellent.

Le soir nous visionnons sur la TV du salon le DVD de l’excellent film de Fabrice Marquat : YAMANA, retour en Patagonie. Interviews de différents personnages typiques de cette région, souvent arrivés là par hasard et qui ont connu des destins généralement difficiles.

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Vendredi 31


Nouvelle visite du bateau, comme l’an dernier, mais cette fois-ci Marie-Paule a suivi partout sans difficulté.
Voilà qui nous rassure pour l’avenir.


Chaînes d’ancres et cordages impressionnants.

Vues inhabituelles.


Dans la salle des machines, bruit et chaleur d’enfer. Pour plus de précisions techniques, voir dans notre 3e voyage.


Heureusement la salle de contrôle est insonorisée et climatisée.

A 17 h 40 nous franchissons l’équateur, prenons une photo du GPS, puis nous accompagnons Marie-Paule et Marie-Françoise à l’arrière, qui jettent à la mer un bouquet séché de nos hortensias, offrande à Neptune car nous espérons sa bienveillance.

Ah les superstitions ! On a pu voir ce matin au plafond de la salle des machines une tête d’ail accrochée, censée tenir le diable à distance, et à proximité une image de la Vierge à l’enfant éclairée par une petite veilleuse.

Depuis ce jour-là, à table, on nous sert les mêmes petites bouteilles individuelles de vin français que l’an dernier, à la place du bon vin argentin en carafe qui est probablement épuisé. Alors je reconstitue un stock comme l’an dernier puisque Marie-Paule ne boit pas. De quoi faire des petits cadeaux à l’arrivée !

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Samedi 1er novembre

Avec tous ces décalages horaires d’une heure par jour, il fait jour depuis 4 h 30 ce matin et nous devons attendre 7 h 30 pour que le petit déjeuner soit servi ! C’est là notre plus grand souci, autrement dit tout va pour le mieux.

La mer est calme, nous sommes suivis toute la journée par des oiseaux qui plongent pour attraper des poissons. Quant aux poissons volants, ils n’ont vraiment pas de chance, pour échapper aux poissons carnassiers, ils sortent de l’eau et s’envolent en faisant des ricochets, mais les albatros les gobent au vol et les avalent tout crus. Beurk ! La vie n’est pas facile pour eux !


Balades sur le pont et petites visites à la passerelle.


Coiffure dans le vent.

Samedi midi, puisqu’il n’y a pas eu de fiesta, nous fêtons le passage de l’équateur en partageant avec nos voisins de table une bonne bouteille que notre fils Patrick nous avait offerte.

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2 novembre

En mer au large des côtes brésiliennes.

Petite coupure du moteur pour une réparation.

Arrivée vers minuit à Salvador de Bahia.

Ca y est, nous sommes de retour en Amérique du Sud.

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Lundi 3 novembre

Salvador de Bahia. Déchargement de voitures neuves Range Rover, Discovery et Defender.

Quartier libre aujourd’hui. Nous allons pouvoir visiter la vieille ville et faire de l’internet.

Départ la nuit prochaine pour Rio.

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