QUATRIEME VOYAGE EN AMERIQUE DU SUD 24 février 2009 Nuit près d’un lac proche de la frontière argentine où les Mapuches protestent : « Arrêtez de voler nos terres, elles nous appartiennent. » 25 février
La nature est très belle au paso Icalma (1 298 m), avec le lago du même nom et les forêts d’araucarias. Heureusement, peu de constructions ici, sauf parfois quelques cabañas pour loger les touristes. La piste devient une bonne route asphaltée en arrivant dans la petite ville de Melipeuco, proche du volcan Llaima (3 125 m). Elle doit permettre l’évacuation rapide de la population en cas d’éruption. Ce lotissement loge des gens modestes. Au fond, le volcan qui ne fume plus. (Voir dans notre site les photos du volcan en éruption prises l’an dernier, Partie IX de notre 3ème voyage.)
Le panneau vert mentionne que la situation est calme, mais le jaune indique par où s’échapper en cas de danger. Carlos a été emprisonné durant la dictature de Pinochet,
puis exilé en France où il a épousé Marta. Mapuches, ils sont revenus
près des leurs, ont bâti une maison confortable s’inspirant des maisons
mapuches, en bois et bambou et ils accueillent maintenant jusqu’à une
douzaine de touristes, des groupes ou des individuels. A la veillée, Marta nous raconte avec talent des légendes qu’elle a entendues petite et nous transporte dans un monde imaginaire. Elle nous fait aussi goûter les spécialités locales, le milcao (galettes de pomme de terre) les pignons d’araucarias bouillis (au goût de châtaignes), la chicha (jus de pomme fermenté auquel on ajoute de la farine de lin et de blé grillées).
Carlos fabrique le pain et le cuit au feu de bois dans
son four cylindrique, récolte le miel de ses ruches. nous fait découvrir
les coutumes mapuches, qui consomment traditionnellement des pignons d’araucarias,
très nourrissants et faciles à conserver, qu’il fait bouillir dans une
« marmite de sorcière » ! 27 février
Les ingénieurs de M. Eiffel sont passés part là : pont sur le rio Malleco, monument historique contemporain de la tour Eiffel, près de la Panamericaine, entre Temuco et Los Angeles. Nous n’aurions pas envie d’habiter ici, dans ce lotissement de Los Angeles, mais peut-être que ceux qui y vivent préfèrent ça au bidonville ? Nous quittons la Panamériciane à Los Angeles en direction
des Andes.
Le paysage avec ce sol noir dans cet univers sans soleil est lugubre. Nous sommes frustrés de ne pas voir le volcan Antuco (2 985 m) et les glaciers. Des blocs de lave portent des marques de peinture blanche qui nous intriguent. Plus loin cela recommence. Nous allons voir et découvrons une plaque de marbre à la mémoire d’un soldat mort le 18 mai 2005. Encore un plaque ici, et là trois autres. Toujours la même date. Ce jeu de piste sinistre se poursuit longtemps. Nous imaginons le calvaire qu’ont vécu ces hommes, comprenons que tout au long de cette piste qui longe plus ou moins la laguna del Laja beaucoup de soldats sont morts dans des circonstances terribles. Là il y a cinq plaques, ici deux, et là encore une autre. Ils ont dû se blottir les uns contre les autres pour tenter de se réchauffer. Certains ont dû marcher hagards et tomber là où ils ont été découverts et le lieu est marqué d’une plaque. Et nous nous souvenons avoir entendu parler d’une tragédie épouvantable dans l’armée chilienne. Des troupes sous-équipées ont été envoyées en plein hiver austral dans la montagne. Le monument rappelle que quarante-cinq hommes sont morts de froid et d’épuisement. Il y aurait eu 11 rescapés, mais dans quel état ?
Alors que nous sommes à peine à plus de 1 500 m d’altitude,
le paysage fait penser à l’altiplano, on se croirait autour de 4 000 m.
Ici pas de végétation, des montagnes superbes car le brouillard finit
par se lever. Ce lac aux rivages très découpés est d’un bleu intense,
magnifique.
La piste est bonne, puis devient marécage à l’approche de la frontière chilienne où les passages à gué se multiplient. Nous apprécions nos 4 roues motrices et nos pneus 4x4 à gros reliefs.
Une caserne et quelques maisons constituent les seuls
bâtiments de la région. Excellent accueil de la douane chilienne où nous
offrons au jeune douanier qui vient de jeter un coup d’œil curieux à notre
BerliLand une carte postale de Paris. Il nous remercie d’une bise ! Nous effectuons les formalités d’entrée en Argentine et nous nous installons au coucher du soleil devant la douane.
Belle piste le long du rio mais personne dans le secteur
jusqu’à El Cholar. A une bifurcation on s’interroge sur la piste à prendre.
Heureusement un cavalier passe par là qui nous renseigne.
Nous retrouvons la ruta 40 qui n’est pas asphaltée ici
et qui franchit ou longe le rio Colorado.
Remarquez le panneau qui limite la vitesse à « approximativement
30 km/h ». Passage d’Argentine au Chili au paso Pehuenche (2 553 m).
Au col, nous basculons au Chili. La piste, étroite, est
restée intacte. Les engins de chantier ne sont pas encore montés jusqu’ici.
En quittant la laguna del Maule nous passons un premier
contrôle sanitaire. Là encore nous sommes reçus chaleureusement et ils
nous prennent en photo.
Ces roches ont dû subir des pressions considérables
pour façonner ces stries.
Le cheval est un excellent moyen de locomotion. Des travaux considérables sont en cours et nous avons
failli manquer le poste de douane qui maintenant n’est plus au bord de
la route. Suite page 16...
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