QUATRIEME VOYAGE EN AMERIQUE DU SUD


L’ambiance est toujours excellente entre passagers.


De Santos à Montevideo il faut deux jours de navigation. Nous croisons le Repubblica Argentina (lui aussi de la compagnie Grimaldi) qui remonte de Buenos Aires vers l’Europe.

Par une mer d’huile, nous quittons l’Atlantique pour entrer dans le río de la Plata, estuaire immense large de 150 km, aux eaux peu profondes, et nous arrivons tôt le matin dans la capitale uruguayenne.

Des grues géantes attendent des cargos. Le nôtre passe devant des petits bateaux de guerre à couple et manœuvre pour se ranger le long du quai, près de deux navires de croisière en escale : le Diamant qui est français, immatriculé dans un lieu qui nous est inconnu : Mata Utu. Il est en route pour Ushuaia. Ses bateaux pneumatiques lui permettront d’emmener les touristes dans des lieux isolés. Les marins philippins profitent de l’escale pour réaliser quelques retouches de peinture sur les parties qui commençaient à peine à rouiller.


L’autre est un navire russe, l’Akademik Ioffe, en parfait état.

Nous pouvons sortir de 11 à 15 heures et en profitons pour aller faire de l’Internet et manger au restaurant.

Nous nous régalons de viande de bœuf avec une sauce au cognac.

Deux hommes officient au barbecue, présentant les viandes bien ordonnées, cuites au feu de bois. Le bœuf uruguayen est une merveille, pour chacun deux tranches épaisses de 2 cm qu’on pourrait couper à la cuiller ! Et pour faire durer le plaisir, chaque portion fait 500 grammes !

En remontant dans le bateau, nous retrouvons nos 4 amis français choqués. L’une des femmes vient de se faire arracher son appareil photo, juste à l’entrée du port. Et moi qui leur disais que l’Uruguay est un pays très tranquille, sans vigiles ni grilles aux fenêtres, où nous nous sentions parfaitement en sécurité.

C’est la première fois que nous faisons escale ici mais nous y étions passés avec le Land sans nous arrêter en 2004.

Nous observons l’activité du port. Une pelleteuse peine à monter sur une remorque, ses chenilles métalliques patinent sur notre pont-levis ainsi que sur la rampe de la remorque et elle finit carrément en travers !


Dans l’après-midi nous quittons Montevideo.


Des jeunes rentrent d’une promenade en mer sur un navire militaire.

La faible profondeur n’empêche pas les vagues, et le pilote uruguayen fait une sortie acrobatique.

Nous remontons lentement l’estuaire en suivant le chenal, cette année sans nous échouer, et passons de nuit au large de Buenos Aires.

Au petit matin nous pénétrons dans le río Paraná en apercevant au loin les rares grands immeubles de Tigre, petite ville où l’an dernier nous avions passé Noël chez nos amis Angel et Beatriz, dans leur petit camping l’Hirondelle.

Le río Paraná est très large et permet à de gros cargos ou à d’immenses barges de naviguer sur environ 1 500 km, jusqu’au Paraguay. Il se divise en de multiples bras.

Nous le remontons à faible vitesse, dominant ses rives où des maisons sur pilotis, cachées dans la végétation, maisons de vacances en général, parfois modestes, accessibles seulement par le fleuve, sont desservies par les lanchas, vedettes en bois qui servent de bus et emmènent aussi les enfants à l’école. Magnifique promenade commencée au lever du soleil dans une nature encore sauvage.

Vers midi, à l’approche du pont de Zarate, nous retrouvons l’ancien bateau de croisière échoué volontairement par le propriétaire du camping où nous avions séjourné quelques jours après notre arrivée en Argentine, en juin 2003. A-t-il restauré ses cabines comme il en avait l’intention pour recevoir des touristes ?

Passer sous le pont nécessite de baisser le mât de signalisation.

Grâce à la largeur du fleuve le demi-tour est aisé malgré les 214 m du Grande Buenos Aires.

Le port roulier permet de charger aussi quelques containers, mais son activité principale est le stockage et la répartition de tout ce qui roule, voitures, camions, tracteurs, moissonneuses, bus, pelleteuses, mais aussi hélicoptères. Tout cela repart sur des camions ou sur d’autres bateaux. Les usines de fabrication sont européennes mais aussi brésiliennes et argentines. Et la distribution semble couvrir l’Amérique du Sud. Nous estimons sa capacité à environ 20 000 véhicules. Et il est en perpétuel agrandissement.

Notre cargo va décharger et recharger plusieurs milliers de véhicules en 48 heures.

Les trois hélicoptères que nous transportions sont déchargés, remontés et s’envolent en fin de journée.

Deux des officiers italiens, bien sympathiques et qui s’efforçaient de nous parler en français.

Des navires de toutes tailles passent sur le fleuve.

En croisant ce cargo, on comprend mieux l’utilité du bulbe.

Nous descendons longtemps le chenal au centre de l’estuaire, (le rio de la Plata), en direction du large pour obliquer ensuite et remonter celui qui mène à Buenos Aires, où nous arrivons au coucher du soleil, escortés par 2 remorqueurs.

Nous entrons dans le port mais restons sur place à admirer les reflets des projecteurs du port et les lumières des immeubles, pendant que le soleil se couche. Deux heures plus tard, nous faisons toujours du sur-place, ignorant pourquoi nous n’entrons pas dans le bassin 3, là où nous accostions d’habitude.

C’est vendredi soir et les marins qui se préparaient à faire un tour en ville sont consternés quand, vers 22 heures, les 2 remorqueurs nous quittent brusquement et que nous reprenons le chenal en sens inverse, sans comprendre pourquoi on ne veut pas de nous.

Et nous naviguons encore plusieurs heures.

Le lendemain nous sommes à l’arrêt, en pleine mer, très loin du port de Buenos Aires, parmi une vingtaine de cargos à l’ancre. Mais le vent s’est levé, tenir debout sur le pont 13 oblige à marcher courbé. De belles vagues se sont formées. Si tout s’était passé normalement, nous aurions dû débarquer ce matin.

A midi, le pilote argentin nous apprend qu’il y a grève des remorqueurs, c’est pourquoi nous n’avons pas été conduits à quai hier. Il aimerait bien rentrer chez lui, étant à bord depuis hier après-midi. A présent le vent fort compromet notre entrée dans le port.


Pour nous faire patienter la nature nous offre un magnifique coucher de soleil !

Mais dans la soirée, on ne rêve pas, nous repartons. Enfin à minuit nous entrons dans le port, en offrant un concert de trompe, qui à part nous, a dû réveiller une partie de la ville.

Dimanche, petit déjeuner. Il fait déjà chaud.

10 heures dans le salon du capitaine. Les fonctionnaires chargés de l’immigration viennent de rejoindre les douaniers. Sur le quai, deux camions allemands de touristes s’apprêtent à monter à bord.

Enfin à 11 heures les formalités sont faites, nous pouvons gagner nos véhicules et descendre sur le quai où la douane nous fait aligner sans effectuer aucun contrôle.

Le chef douanier est bien trop occupé à admirer l’étonnant mécanisme qui permet au luxueux coupé Mercedes 500SL de Klaus de faire disparaître son toit automatiquement pour le transformer en décapotable. Klaus dit que c’est une moto pour des vieux !

Heureusement qu’il est possible d’effectuer les formalités de douane et sortir un dimanche puisque le Grande Buenos Aires doit repartir dès ce soir.

A la sortie du port, Thierry et ses enfants descendent d’un taxi. Ils ont bien fait de venir à tout hasard sans écouter l’avis de l’agence qui gère Grimaldi à Buenos Aires.

Nous prenons congé des autres passagers qui sont devenus des amis. Le mois passé ensemble a été très agréable. Aucun doute, nous allons nous retrouver au hasard d’une piste, sinon grâce à Internet puis en France espérons-nous.

Thierry, Muriel et leurs 2 enfants sautent de joie en retrouvant enfin leur camping-car tant attendu. Mission accomplie, il est arrivé en parfait état. Thierry s’élance dans la capitale sans hésitation. Ils nous emmènent en banlieue où nos amis argentins Gladys et Carlos nous attendaient. Les deux couples sympathisent immédiatement ainsi que leurs enfants. De nouvelles amitiés viennent de naître, et nous ne serions pas étonnés qu’elles permettent un jour des échanges.


Gladys et Carlos sont toujours aussi pleins d’attentions pour nous et font tout pour nous être agréables.
Estanislao est prêt pour l’école dans son bel uniforme.

Gladys nous aide à trouver une solution pour emporter tous nos bagages jusqu’à l’immense gare routière de la capitale, où nous prendrons un bus de nuit.

A Buenos Aires nous abandonnons tous nos bagages à l’agence chargée d’une des lignes de bus desservant Villa General Belgrano et nous partons les mains libres dans la ville. Près de l’obélisque, au 952 Av. Córdoba, nous allons assurer pour un an notre véhicule à la Cie San Cristobal. Le Sr. Fabián E. Pereyra nous reçoit très aimablement et affirme que nous pouvons le contacter directement en cas de problème. Quelques touristes français sont venus s’assurer récemment, que nous connaissons. Nous montrons les pages pratiques de notre livre qui y sont probablement un peu pour quelque chose ! Il ne parle qu’espagnol ou anglais et affirme qu’il est possible de s’assurer déjà depuis la France en téléphonant ou par Internet : pereyraef@sancristobalseguros.com.ar

En sortant, deux immeubles plus loin nous entrons à l’Alliance française, qui nous avait bien reçus lors de nos précédents passages et leur offrons notre livre qui est bien accueilli.

Dans nos parcours, nous nous efforçons de visiter les alliances françaises quand il y en a. On obtient des informations touristiques, on peut lire la presse française, mais parfois on nous évite et personne ne parle français, seulement l’allemand ou l’anglais. Horreur pour une alliance française qui vit grâce à nos impôts !

Quelques quadras plus loin on tombe dans Florida, ou Lavalle, rues piétonnes et quartier très commerçant.


Ce pauvre homme fait les poubelles, ce qui ne l’empêche pas d’avoir la CLASS !



Après 13 heures en car-couchettes confortable, nous arrivons à Villa General Belgrano
où il faudra encore 2 taxis pour transporter tous nos bagages.

Nous retrouvons le BerliLand un peu sale mais en bonne santé !

Heureusement que j’ai bien compartimenté les rangements du BerliLand, en 2 jours tout a trouvé sa place !

Nous quitterons demain le camping « La Florida » pour partir vers de nouvelles aventures. Nous n’avons pas encore choisi notre direction, pourvu que nous soyons à Ushuaia pour les fêtes !

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