Jeudi 10 janvier
A Villa La Angostura, jolie petite ville qui vit du tourisme,
on compte beaucoup de descendants de Suisses et d’Allemands. Derrière
une vitrine on fabrique du chocolat sous les yeux des badauds qui en bavent
d’envie. Les odeurs de chocolat chaud finissent par convaincre les
hésitants. Les glaces, dont certaines au chocolat suisse, sont
délicieuses.
Nous sortons du cybercafé. Sur la route des vacances, Ricardo et
sa famille, en Land Rover Discovery, nous attendent près du Land.
Il est membre, comme nous, du club argentin de Land Rover et nous assure
de son soutien si nous avons un problème. Il affirme que nous pouvons
compter aussi sur celui des Landistes. Ils nous a vus sur le site argentin
et se doutait qu’il nous rencontrerait un jour.
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Vendredi 11 janvier
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Le centre de gravité du Land permettrait une inclinaison bien plus
forte. |
Nous quittons Villa La Angostura, longeons l’immense lac Nahuel
Huapi bordé de très grands arbres. Camping rustique au bord
du lac.
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Samedi 12 janvier
San Carlos de Bariloche, que nous n’aimons pas,
nous déçoit toujours. Tout est factice ici, la ville veut
se donner des allures de station bavaroise ou suisse (jusqu’aux
saint-bernard sur la place qui posent pour les touristes).
Nous montons le soir au petit camping de Pampa Linda où nous étions
venus il y a 4 ans, à quelques jours près. La piste étroite
est toujours à sens unique alterné, elle longe le lac Mascardi
puis monte dans une forêt d’arbres immenses, longe un rio
bordé de lupins.
Au bout de la vallée, le Tronador avec ses glaciers (3 478 m)
resplendit. Le petit camping champêtre est à 840 m d’altitude
et la vue sur le cerro Tronador époustouflante.
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Dimanche 13 janvier
Ce matin, pluie fine, mais nous avons déroulé le store
pour rester dehors à l’abri.
Alors que nous terminons notre repas près du Land, une jeune fille
vient nous signaler qu’au restaurant en face, d’où
elle vient, tout le monde a les yeux braqués sur nous (heureusement
que nous mangeons proprement) et sur notre curieux véhicule. Quel
succès !
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C’est alors que Maître Corbeau, par l’odeur alléchée,
sous l’aspect d’une dame d’un âge certain, vient
nous trouver pour nous dire que son papa était né en France,
mais elle ne sait pas où. Voyant notre boîte de camembert
argentin, elle dit que c’est très bon mais très cher,
et qu’elle aimerait bien en goûter un morceau. Il nous reste
un peu de vin français dans la bouteille, nous lui en offrons volontiers
et elle est aux anges. Certainement parlera-t-elle longtemps à
ses amies des Français qui lui ont fait déguster un fromage
comme on fait chez eux, arrosé d’un nectar à l’arôme
inoubliable ! (Le camembert argentin est deux fois plus petit que le français,
celui-là n’était pas mauvais mais pas assez fait.)
L’après-midi nous profitons du soleil pour monter encore
sur 9 km. La piste dans la forêt passe sur de petits ponts de bois,
la vue est magnifique sur les glaciers qui recouvrent la montagne !
On rencontre d’abord le glacier Ventisquero Negro,
qui déverse ses glaces grises chargées de terre dans un
petit lac.
Plus haut un sentier part du parking et mène au pied du Tronador,
dans un cirque de montagnes où les cascades chutent sur plusieurs
centaines de mètres. C’est grandiose.
Ce soir, nous comptions sur nos voisins de camping pour squatter leur
feu et faire griller notre viande. Surprise, ce ne sont pas des Argentins
mais un petit groupe de Français randonneurs, en voyage organisé
par leur C.E., qui font un treck de 10 jours. Pas de chance pour eux,
ils ont dû modifier leur parcours la semaine dernière à
cause de la neige.
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Votre serviteur en plein devoirs de vacances. |
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Des condors tournent au-dessus de nous en suivant les courants ascendants. |
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Lundi 14 janvier
Aujourd’hui soleil, alors nous sortons notre cuiseur solaire,
mais ça fait venir les nuages.
Depuis le camping nous entendons les explosions des blocs de glace qui
s’effondrent parmi les 8 glaciers du Tronador (= Le Grondeur) distant
d’une vingtaine de kilomètres. Il est situé sur la
frontière et ses glaciers couvrent ses versants argentin et chilien.
Les campings disposent toujours de barbecues, le nôtre est beaucoup
trop profond, et pour faire cuire notre kilo de viande, un régal,
le doigt du cric Hi-Lift fait un contrepoids idéal.
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Depuis le camping, belle promenade à pied jusqu’à
une cascade par un sentier forestier. |
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Mardi 15 janvier
De retour à Bariloche, nous allons faire faire
la vidange et changer les filtres.
Une bonne route asphaltée longe le rio Limay jusqu’à
Confluencia. Parfois un pêcheur de truites est dans l’eau
jusqu’à la taille.
Confluencia, c’est inscrit sur la carte mais c’est seulement
un hôtel et une station-service, au confluent de deux rios. Mais
il n’y a plus de carburant. La Patagonie argentine n’arrive
pas à faire face à la demande, en raison de l’afflux
de touristes fuyant la chaleur estivale de Buenos Aires, du nombre croissant
de Chiliens venant profiter des prix très avantageux des carburants,
mais peut-être que les pressions exercées par le gouvernement
argentin sur les compagnies pétrolières pour qu’elles
baissent leurs prix a amené celles-ci à perturber la distribution ?
En face, au bord du rio, un bosquet accueille quelques
campeurs de passage. Dans une Chevrolet Chevy vieille de 35 ans qui tracte
une remorque bricolée à partir d’une 4L camionnette,
c’est trois générations qui partent en vacances et
dorment sous la tente.
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Ambiance banjo, guitare et canoë |
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Sous-entendu, ne convient pas aux gros camping-cars. |
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Mercredi 16 janvier
Tellement emballés par les paysages fantastiques de la piste
qui mène à Meliquina, nous la reprenons dans l’autre
sens. Au Paso de Cordoba nous profitons de la vue pour nous arrêter
et déjeuner. Une voiture stoppe. Maria est professeur de français
et enseigne à l’Alliance française de Buenos Aires.
Elle parle sans aucun accent, alors qu’elle n’est jamais venue
en France. Nous la félicitons, la remercions de ce qu’elle
fait pour la francophonie et lui offrons un de nos livres.
Ils partent, font demi-tour pour revenir nous offrir une bouteille de
champagne Chandon argentin.
Le panneau annonce un fringant cheval mais c’est le lapin Manchita
que nous allons photographier, la mascotte d’Estanislao, chez les
parents duquel nous étions déjà venus la semaine
passée. Nous les retrouvons à la plage et prenons un bain
vivifiant dans le lac.
Nous faisons la connaissance de Delia et Ruben, médecins chirurgiens
neurologues. Elle apprend le français. Nous lui offrons notre livre.
Nous nous régalons d’un asado, préparé par
Carlos.
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Les panneaux routiers sont parfois fantaisistes. La pente est-elle si
forte que le conducteur s’envole ?
Près d’une cascade, le parking est envahi de touristes. Un
couple de Français, en voiture de location termine ses vacances.
Ils achètent notre livre, ça les leur prolongera…
et les nôtres aussi !
Nous rencontrons deux Français en camping-car au bord du lac Villarino,
Dom et Pierre.
La Route des 7 Lacs est en pleins travaux et sera un jour asphaltée.
Son tracé est amélioré mais la poussière,
la tôle ondulée et les trous rendent le parcours éprouvant,
malgré la beauté des paysages.
Nous avons chargé deux stoppeurs campeurs, frère et sœur,
et passons la nuit au bord du lac Espejo dans un espace autorisé
au camping.
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Vendredi 18 janvier
Villa La Angostura. Ici le gasoil est pour tout le monde au même
prix (1,84 peso = 0,40 €). Dans d’autres villes frontalières,
les prix des carburants pour véhicules portant des plaques étrangères
sont majorés pour éviter que les Chiliens ne viennent faire
le plein en Argentine (parfois ils venaient avec des jerricanes ou des
fûts, c’est facile dans leurs pick-up) pour profiter du prix
beaucoup plus intéressant ici.
A Bariloche, par exemple, le litre de gasoil passe de 1,80 pour les Argentins
à 3 pesos pour les étrangers.
Le journal annonce que le Paris Dakar 2009 commencera le 3 janvier à
Buenos Aires, comprendra 13 étapes et se terminera au Chili. Les
discussions sont en cours.
La suite...
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